Sarah Scholtes
I – INTRODUCTION
Le XIXème siècle a été marqué par une série d’innovations, majeures en son temps, qui a permis le développement et la diffusion toujours plus élargie des moyens d’information et de communication. A la fin du siècle dernier, selon certains sociologues, Internet modifie largement les rapports établis dans la vie sociale : les relations familiales, marchandes, politiques, etc. sont transformées au profit de relations largement dictées par ces nouvelles technologies. Pour nous qui sommes nées et avons grandi entourées de ces divers dispositifs technologiques, il est difficile d’imaginer l’ampleur des bouleversements et des révolutions qu’ont pu apporter l’informatique et Internet. Ces différents systèmes sont complètement intégrés à nos modes de vie. Internet est un dispositif de travail, de recherche, de loisirs et divertissements, un espace de rencontre, qui rythme nos vies quotidiennes.
Mais la facilité que nous avons pu avoir à s’approprier les différents dispositifs informatiques ne va pas de soi pour chacune des personnes qui a vécu en même temps que nous. En effet, nos grands-parents, voire nos parents, n’ont pas grandi avec cet outil et ont dû apprendre à s’en servir dans une société où il est aujourd’hui quasiment incontournable. En recentrant notre approche sur les personnes à la retraite, nous nous sommes demandées comment, alors que les cette évolution technologique n’a, a priori, pas fait partie de la majorité de leur vie sociale et professionnelle, ces personnes arrivent encore à apprendre l’usage de l’informatique et de l’Internet.
1. L’INTERET DE LA RECHERCHE
Il nous a en effet paru intéressant de montrer la manière dont les personnes âgées appréhendent cet usage et comment elles se forment à cette « révolution Internet » que certains sociologues et industriels décrivent. L’apprentissage de ces nouveaux dispositifs qui transforment l’organisation de la vie sociale (démarches administratives et achats en ligne, banque de données inépuisable…), est d’autant plus compliqué qu’il s’agit de se former en partant de zéro -ou presque-, alors que sa vie, au sens professionnel (voire social) est finie. C’est pourquoi on rencontre de plus en plus d’associations qui organisent des cours d’informatique pour permettre notamment aux personnes âgées, de se familiariser avec l’informatique et en particulier avec l’Internet. Comme on l’a dit, un apprentissage, encore plus à cet âge de la vie, correspond à intégrer, de nouveaux codes, de nouvelles normes et valeurs qui sont rattachés à ces outils. Il va s’agir de rendre compte des perceptions des personnes quant à leur nouvel apprentissage et dans leurs usages, notamment dans leurs interactions avec leur famille.
Il semble que les enjeux lié à l’apprentissage informatique sont immenses, si tant est que les personnes à la retraite souhaitent suivre le rythme des évolutions technologiques avec tout ce qu’elles entraînent (changements structurels, sociaux, organisationnels, etc.). Ici, nous avons inclus la notion de « souhait », mais ne s’agirait-il pas plus d’une nécessité que d’un désir d’apprendre à utiliser l’informatique ? Les outils technologiques sont de plus en plus présents dans toutes les activités sociales et tendent à se substituer à certaines démarches plus classiques. L’entrée dans la retraite ne constitue pas la fin de la vie de l’individu, mais plutôt un commencement pour une nouvelle vie, de nouveaux projets et des nouveaux défis (Dominique Thierry ; 2006). Nous avons donc cherché à savoir si l’informatique constituait un moyen de préserver sa vie sociale, de rester en communication avec les autres, ou tout simplement un challenge pour des individus, qui, plus libre dans leur gestion du temps, s’offrent le droit d’apprendre. C’est pourquoi nous avons cherché à déterminer si leur approche à cette technologie se fait facilement, ou au contraire si c’est tout un nouveau langage à maîtriser, qui, s’il ne l’est pas, peut restreindre le champ des possibles. D’un autre côté, nous avons réfléchi sur la mise en place des cours d’informatique de l’association « La Joie de Vivre », à laquelle nous nous sommes particulièrement intéressées : comment les cours sont-ils organisés, qui s’y rend, et surtout, pourquoi ces personnes s’adressent-elles à une association plutôt qu’à leur famille.
Finalement, comment les personnes âgées, à travers un accompagnement spécifique, et en dehors de la sphère familiale, alors même qu’elles sont étrangères (ou très peu socialisées) à tout dispositif similaire à l’informatique et Internet, vont réussir à maîtriser -plus ou moins bien- cet outil qui occupe une place prégnante dans la société d’aujourd’hui ?
2. LA DEMARCHE D’ENQUETE
Nous avons donc cherché à répondre à plusieurs hypothèses que cette question soulevait. Il nous a semblé pertinent d’interroger deux types de personnes: les participants aux cours d’informatique, leurs motivations et leurs attentes, puis l’animatrice, elle-même âgée de 83 ans, sur son projet d’accompagnement dans l’apprentissage.
L’une des premières hypothèses que nous avons formulée est le fait que les personnes âgées auraient quelques difficultés à se lancer dans un nouvel apprentissage, encore plus quand il n’a pas du tout été appréhendé un minimum dans la sphère professionnelle. Nous expliquerons d’abord quel est leur positionnement face à de tels outils, ce que représente un tel apprentissage pour eux. Ensuite, nous avons supposé que les motivations des personnes âgées à apprendre à se servir d’Internet pourraient être en réalité une manière de s’intégrer à la société, en restant « à la page » des évolutions mais également un moyen de rester jeune et « connecté » à ce monde en perpétuelle évolution. Enfin, nous verrons quels sont les usages des personnes retraitées, ce qu’elles espèrent faire de l’ordinateur et d’Internet et pourquoi elles préfèrent se rendre régulièrement à ce cours plutôt que d’apprendre avec leur famille. Les raisons peuvent être variées et multiples : ne pas être un poids pour leurs proches, ne pas leur faire perdre leur temps, ne pas avouer ses difficultés à évoluer avec l’informatique, ne pas demander de l’aide non plus.
Pour répondre à toutes ces questions, nous avons d’abord commencé par l’entretien d’un couple qui suivait les cours d’informatique de l’association l’année précédente. Ils sont les voisins de l’une d’entre nous, qui a tout de suite pensé qu’il pourrait être intéressant et pertinent de les interroger sur leur expérience. Cela nous a permis de confirmer nos hypothèses et d’approfondir dans cette voie. Ensuite, nous avons décidé de se concentrer sur ce même cours d’informatique dispensé par l’association « La Joie de Vivre » de Pontault-Combault. Nous nous sommes donc rendues sur place, dans une salle dédiées aux activités de l’association, pour deux séances d’observation du cours d’informatique du mercredi matin. Nous avons pu échanger avec les 6 participants, « ravis de discuter avec la jeunesse », qui se sont largement confiés sur tous les points énoncés plus haut. Nous avons également pu nous entretenir directement avec l’animatrice du cours qui nous a notamment expliqué son parcours et son projet d’activité.
3. LE PROFIL DES PERSONNES INTERROGE ET L’IMMERSION DANS LE DEROULEMENT D’UN COURS
Nous avons donc choisi de réaliser un premier entretien avec une dame retraitée de 65 ans ayant suivi et arrêté les cours d’informatique de l’association. Dans le passé, cette dame tenait un commerce de tabac-pmu-bar avec son mari. Il est important de préciser que ce dernier était présent lors de l’entretien et qu’il a intervenu au même titre que sa femme. Ensemble, ils ont eu un fils, âgé de 44 ans aujourd’hui, qui est commercial et leur belle-fille travaille dans le domaine informatique. Ils ont également plusieurs petits-enfants.
Si nous avons choisi cette enquêtée pour notre premier entretien, cela tient dans un premier temps au fait qu’ayant suivi des cours d’informatique dans une association, son discours peut nous permettre de mieux comprendre les enjeux existant autour de ces centres et de ces cours pour les personnes âgées. Ayant d’autant plus arrêté de suivre ces cours, nous avons l’occasion à travers ses dires de mieux saisir d’où peut venir le choix de suivre ou de ne pas suivre des cours d’informatique. Son profil est également intéressant par le fait qu’étant une jeune retraitée (65 ans), elle n’a pourtant pas eu l’occasion dans sa vie professionnelle de se familiariser avec l’ordinateur dont elle n’avait pas besoin dans son commerce. Son point de vue sur l’informatique est donc d’autant plus intéressant qu’elle l’a surtout construit autour des cours qu’elle a suivis. Enfin, nous avons également choisi de réaliser un entretien avec elle car malgré une proximité spatiale et affective avec son fils (il habite la maison voisine), elle, et son mari d’ailleurs, ont choisi d’apprendre la compétence informatique auprès d’une association plutôt qu’auprès de lui ou encore de leur belle-fille travaillant dans ce domaine.
Ensuite, nous avons eu l’occasion de nous entretenir avec l’animatrice du cours que le premier couple a suivi. Cette dame, âgée de 83 ans, travaillait dans le milieu informatique. Elle remplissait des missions d’exploitation de logiciels (en termes de facture et de stocks notamment) au sein de l’entreprise IBM. Elle est arrivée en tant qu’adhérente à l’association « La Joie de Vivre » il y a 15 ans. Tout de suite, elle a été sollicité par la directrice de l’époque pour l’aider à informatiser les démarches d’inscription et de communication. Puis, après s’être entretenue avec le bureau de l’association et les adhérents, elle a décidé de mettre en place un accompagnement informatique, il y a 10 ans pour lequel elle est elle-même animatrice à titre bénévole.
Elle a remarqué que de plus en plus de démarches ou de loisirs pouvaient s’effectuer en ligne, et aux vues de l’évolution de la société vers une informatisation généralisée, il lui a semblé nécessaire d’instaurer un cours « pour que chacun puisse s’en sortir un minimum par lui-même ». Elle-même confrontée à l’apprentissage informatique puis d’Internet, elle s’inscrit dans un cadre d’entraide, de collaboration et de participation active entre les adhérents. Selon elle, les proches et particulièrement la famille (enfants ou petits-enfants) n’ont pas le temps d’expliquer à leur famille comment utiliser un ordinateur, et souvent vont trop vite. C’est pourquoi ses cours sont assez lents et répétitifs. Elle tient à dire que son cours n’en est pas un, mais qu’il s’agit surtout d’un soutien et d’un accompagnement pour permettre à chacun d’être autonome dans ses usages et ses pratiques de l’outil.
De plus, elle nous a permis d’assister à plusieurs cours, avec le même groupe, pour que nous puissions voir le déroulé d’une séance et le rapport -parfois balbutiant- de chacun par rapport à cette technologie. Les adhérents de l’association règlent une cotisation en début d’année qui leur permet d’accéder à toutes les activités proposées. Sur les deux séances du mercredi matin observées, 6 personnes étaient présentes, en plus de l’animatrice. Les participants peuvent ramener leur ordinateur portable pour que l’accompagnement soit efficace et précis, en fonction des différences particulières inhérentes au type de processeur utilisés, des logiciels installés, etc. Cependant, l’association dispose de trois tour fixes, données par des familles (équipée de Windows 95 ou XP), qui permettent à ceux qui n’ont pas de ‘ordinateur portable de suivre le cours. Une des participantes, quant à elle, n’était équipé ni de portable ni de tour à son domicile. Sa volonté d’apprendre était lié à son petit-fils, qui, régulièrement chez elle, se plaignait de ne pas avoir d’ordinateur. Depuis qu’elle suit ces cours, et même si elle a encore beaucoup de difficultés, elle a décidé d’installer une connexion internet chez elle pour la période de Noël. Elle se « sent handicapée par rapport à sa famille », et est très impliqué dans le déroulé de la séance.
Les deux observations nous ont permis de comprendre les enjeux que les personnes rattachent à l’apprentissage et à l’usage d’internet (et de l’informatique en général). Elles nous ont également permis de comprendre l’utilité d’un accompagnement spécifique qui, nous pensons, trouve encore plus de légitimité alors qu’il est dispensé par une adhérente sensiblement âgée comme eux. Les discussions informelles qui ont pu être tenues lors de l’observation nous ont finalement permis de saisir l’importance que les personnes retraitées accordent à la place croissante de l’ordinateur dans le quotidien, et l’usage qu’ils espèrent faire d’un tel outil.
Ce sont plus spécifiquement ces éléments que nous allons développer et ainsi tenter de comprendre pourquoi les seniors se rendent au cours d’informatique. Par là il est question de voir ce qu’ils y recherchent et ce qu’ils y trouvent, ce que ça leur apporte de particulier. Ce qu’il y a d’intéressant dans cette dynamique d’apprentissage, en quoi elle est particulière, et diffère d’un apprentissage dispensé par la famille ?
II – L’INFORMATIQUE, ENTRE REPRESENTATIONS ET PRATIQUES EFFECTIVES
On l’a dit, l’informatique prend de plus en plus de place dans la société contemporaine. S’il était encore possible de s’en passer il y a quelques années, savoir comment il fonctionne et se débrouiller un minimum est désormais la norme en vigueur. Mais les personnes à la retraite, qui ont peu ou pas utilisé l’outil informatique dans leur milieu professionnel doivent accorder beaucoup de temps à cet apprentissage et sont parfois méfiants et craintifs de cette nouvelle technologie qu’ils se voient presque imposer.
1. L’ORDINATEUR, AUSSI NECESSAIRE QU’IL N’Y PARAIT ?
Il y a quelques années l’usage des outils informatiques n’était pas de rigueur. Le couple interrogé en entretien explique « Question informatique il n’y avait pas […]. Quand on voulait faire des commandes de tabac, on le faisait par minitel ». En effet, le couple qui devait passer des commandes pour leur commerce n’utilisait exclusivement que le minitel. L’usage d’Internet n’était pas nécessaire dans leur activité professionnelle, et même au début de leur retraite le couple ne voyait pas l’intérêt d’utiliser cet outil. Cependant, dans le cadre des activités de l’association, ils se sont inscrits pour essayer de mieux maitriser leur ordinateur, puisqu’ils se sont quand même équipés d’un ordinateur quelques années après leur retraite, directement relié à une connexion Internet. Pour eux, il ne s’agissait pas d’une nécessité, mais c’était un moyen de « découvrir un petit peu ce que c’était déjà, pour pas être bête. Pour dire de connaitre un petit peu quand même ».
On comprend qu’il ne s’agit pas uniquement d’une volonté propre d’apprendre mais également d’un désir de ne pas paraitre bête. Cette idée de stigmatisation liée à un usage très approximatif de l’ordinateur est renforcée par le témoignage d’une participante du cours : « j’ai peur de passer pour une ignorante surtout auprès de ma famille parce que même s’ils me montrent, ben je ne retiens pas ». La force du regard des autres est non négligeable et incite, a priori, des personnes qui ne se seraient pas intéressées à l’informatique à suivre des cours pour ne pas « [se] sentir handicapé » dans la société et dans leurs diverses relations.
On peut également supposer, en s’appuyant sur les travaux de Le Douarin et Caradec (Dialogues ; 2009), que l’outil informatique chez les personnes âgées, est perçu -entre autre- comme un moyen de préserver les liens avec sa famille. On ne s’adresse pas à eux pour apprendre, mais on apprend pour eux. Cette jeune retraitée qui n’est pas équipée d’ordinateur à son domicile suit les séances d’accompagnement depuis le début de l’année dans l’optique d’installer bientôt un poste connecté à Internet chez elle, notamment pour contenter son petit-fils qui y séjourne régulièrement.
Mais l’informatique, ça fait peur. C’est l’avis général des participants à la séance que nous avons observée à 2 reprises. L’animatrice nous explique : « ils ont peur de mal faire, de bloquer l’ordinateur, du coup ils ne font pas ». Pour tous les participants, et même ceux qui avaient déjà utilisé l’informatique dans le cadre professionnel, se détacher du cadre prescrit par l’animatrice est très difficile. Ils ont énormément d’appréhension pour leur usage autonome de l’outil. L’étude menée par Cecilia de la Garza, Jean-Claude Sperandio et Maryline Specht (Réseaux, 1999) confirme cette idée que, face à l’évolution constante des technologies, les personnes se sentent « dépassées ». De fait, elles n’utilisent pas ou peu l’outil qui les effraie. Cependant, ils partagent tous l’idée que cet outil est nécessaire, et se réjouissent des possibilités qu’ils auront lorsqu’ils auront atteint un niveau suffisant : « je n’ai pas envie d’être exclue alors que c’est quelque chose que je peux apprendre, faut évoluer avec son temps, même si c’est pas évident ». La femme qui a prononcée ces mots quant à elle, est engagée dans une autre association où elle est secrétaire et explique qu’elle ne sait pas envoyer des mails avec de pièce jointe (pour les comptes-rendus de séances par exemple). Pour elle l’objectif est de pouvoir évoluer dans son association, et cela passe par l’apprentissage de notions informatiques qu’elle ne maîtrise pas encore.
L’enseignement de l’informatique (en amont d’un usage d’Internet), pour tous les enquêtés parait désormais nécessaire, que ce soit pour des usages institutionnels (comptes-rendus associatifs), de divertissement (pour son petit-fils), ou pour ne pas se sentir lésé face à d’autres qui maîtriserait mieux. Cependant, ils sont tous conscient que pour être autonome, l’apprentissage devra être long et répétitif, demandera des exercices quotidiens (comme des devoirs), qui leur permettront d’atteindre un niveau convenable. Il s’agit d’une certaine manière d’un challenge qu’ils se lancent, pour des raisons diverses, mais qui semble leur tenir à cœur.
2. POURQUOI FAIRE LE CHOIX D’UN COURS COLLECTIF ?
Nous avons donc ensuite voulu savoir pourquoi les personnes âgées faisaient le choix des cours collectifs plutôt que d’apprendre avec un ami, leur famille ou peut être même des cours particulier. En effet lorsqu’on s’interroge sur l’apprentissage d’Internet par les seniors, il ne nous vient pas forcément à l’esprit qu’ils vont faire cet apprentissage par le biais de cours collectifs.
Suite aux observations du cours d’informatique et aux entretiens, nous pouvons apporter des éléments de réponse à cette hypothèse. Les personnes âgées choisissent le cours d’informatique plutôt que de demander à leur famille car ils ne veulent pas être une contrainte pour celle ci. D’après l’étude d’Hélène Bourdeloie et Nathalie Boucher-Petrovic (tic & société ; 2014), le développement des TIC dans toutes les sphères de la société remet en question les identités, rôles et statuts que les individus s’attribuaient alors. En effet, le rôle de chacun, au sein de la sphère familiale, est restructuré par la prégnance des TIC dans les rapports sociaux. C’est une interprétation que l’on peut faire des propos de notre enquêtée : le rôle des parents dans une famille est un rôle de modèle, d’éducateur, de formateur. Se faire enseigner l’usage d’un nouvel outil technologique par son enfant bouleverse les rapports établis depuis la prime enfance, et peut participer à dégrader les rapports intergénérationnels, du moins, le regard que l’on porte sur soi-même, l’image que l’on se fait de soi ainsi que celle que l’on renvoie aux autres Même si certains ont commencé par demander à leur famille pour qu’ils leur montrent « quelques trucs » sur l’ordinateur, comme c’était le cas du couple de personnes âgées qui avaient demandé à leur fils de leur montrer comment faire pour envoyer des mails avec des photos, et leur fils s’est rapidement impatienté. Et cet avis est partagé par certains membres du cours « mes enfants ils sont pressés, ils n’ont pas le temps, ils vont trop vite, alors je demande pas, ils viennent manger, mais ils s’en vont dès que le repas est fini », ils estiment aussi qu’ils ne peuvent pas demander aux enfants, parce que ce n’est pas leur rôle, ils ont autre chose à faire, ils sont toujours occupés. Déjà, ils ne veulent pas être un poids pour eux, et en plus, leurs enfants ne savent pas s’y prendre pour leur montrer : « c’est ma cinquième séance ici, j’ai plus appris qu’en 2 ans avec ma famille. Quand je leur demande de me montrer quelque chose, ils font tac tac, ils vont trop vite, j’ai pas le temps de noter, et quand je leur redemande, ben on commence à se disputer, alors ça vaut pas le coup ». Du coup, le cours c’est un moyen d’apprendre à leur rythme, avec des personnes qui sont dans la même situation qu’eux, qui ne vont pas s’énerver s’ils passent plus de temps sur un point. C’est toujours bon de reprendre des points déjà vus, pour se réassurer sur ses compétences, « c’est bon, ça maintenant, je sais le faire ». Il y a également un sentiment de fierté d’avoir appris et de ne pas être déconnecté du monde dans lequel ils vivent : « il faut s’adapter, on n’a pas le choix, et c’est vrai que c’est bien pratique ».
Les seniors vont donc choisir les cours collectifs pour deux raisons, tout d’abord car ils n’ont pas d’autres moyens qu’ils jugeraient acceptable, c’est-à-dire qu’ils refusent l’aide particulière de proches car ils ont l’impression d’être une contrainte pour eux et choisissent donc un cours collectif organisé spécifiquement pour eux, et adapter à leurs besoins. Le cours est donc, dans un second lieu, construit de façon qui leur correspond mieux avec une méthode plus adaptée à leur capacité d’apprentissage. De plus cela va aussi leur permettre de faire de nouvelles rencontres, et ils peuvent échanger entre eux sur l’informatique.
3. QUELS USAGES DE LEURS NOUVELLES COMPETENCES ?
Nous allons maintenant nous interroger sur ce que les personnes âgées vont faire de ce savoir qu’ils auront acquis lors des cours collectifs. En effet si les seniors souhaitent avoir toutes ces connaissances sur les ordinateur c’est qu’ils y voient un intérêt, une utilité. Nous allons trouver de nombreux usages qu’ils en font.
L’ordinateur est un outil indispensable pour eux. Tout d’abord pour l’association, se tenir au courant des activités à venir, même si il existe une version papier, après ils s’en servent également pour avoir des informations générales, gérer leurs voyages, leurs sorties : « on regarde sur Internet avant d’y aller, comme ça on sait ce qu’on va voir et ce qu’on va faire. Mais ma femme elle aime pas, elle a l’impression d’avoir déjà visité ». Mais c’est aussi un outil pratique : banque sur internet, itinéraires, etc. Cela leur permet également de communiquer avec les enfants et petits enfants qui ne jurent plus que par ça : « mon petit fils vient souvent à la maison, mais il aimerait avoir un ordinateur avec internet, pour faire comme chez lui, et du coup il s’ennuie ». Mais beaucoup de ses fonctions sont utilisés uniquement par les plus habiles, en effet nous avons pu voir avec le couple que nous avons interviewé qu’ils étaient, eux, seulement limités aux recherches internet basiques comme trouver une informations sur une chanteuse ou une recette de cuisine et qu’ils se servaient ensuite des mails, et avant tout, la femme. Pour ce qui concernait tout ce qui est banque, impôt ou assurance ils demandaient à leur fils de leur faire puisque maintenant pour les impôts par exemple il est obligatoire de passer par internet. Au début ils avaient demandé à leur fils de leur apprendre mais ce fut trop laborieux et il le fait directement pour eux.
Nous nous rendons alors compte que les personnes âgées vont avoir un usage très différent d’internet non pas seulement en fonction de leurs envies ou de leurs besoins, qui seraient un premier critère d’usage mais que l’élément déterminant va être leur connaissance dans le domaine et s’ils sont capables de faire les choses qu’ils désirent avec un ordinateur. Leurs capacités déterminera toujours une limite à leur usage d’Internet quelque soit leur volonté première, comme l’exemple de la femme interviewée « j’aimerai bien envoyer des photos par mail seulement je n’y arrive pas, j’ai essayé, mais je n’y arrive pas, ça m’énerve donc j’arrête. »
Mais l’usage d’internet est, selon eux, plutôt instinctif et assez simple avec la barre de recherche Google : « internet, c’est pas compliqué, tu tapes et c’est tout, c’est le reste, le copier/coller et la gestion des photos, maintenant qu’on a des appareils numériques ». Certains souhaitent également maîtriser Excel, pour se faire des emplois du temps, des tableaux, des listings. Certains sont engagés dans des associations, et ils doivent faire des comptes rendus à la mairie ou au conseil d’administration. Ils savent faire ces fichiers, mais ils ne savent pas les envoyer par mail, donc ils impriment et ils donnent en main propre, voire ils écrivent à la main. Les photos et images, c’est l’étape la plus compliquée, et ceux d’un point de vue unanime: gérer un nouveau dossier, enregistrer les fichiers, copier/coller. Ils souhaitent donc s’améliorer pour avoir une pratique qui ne les stigmatiseraient pas, ils veulent entrer dans la norme sociale : « je n’ai pas envie d’être exclue alors que c’est quelque chose que je peux apprendre, faut évoluer avec son temps ».
En effet nous nous sommes rendus compte que les seniors vont se servir d’internet majoritairement pour les mails et les recherches sur internet, certains plus habilles vont se servir des traitements de texte et de tableaux ainsi que l’utilisation de certains sites comme les impôts, les services bancaires ou les services de sécurité sociale. Les personnes âgées cherchent aussi en se servant d’Internet, en plus du fait que ce soit un outil devenu indispensable dans nos sociétés modernes, ils souhaitent garder la face (E. Goffman, Les Rites d’interaction, 1974) et ne pas passer pour des « ringards », des personnes « à la traîne » voire pour des « boulets». Il est important pour eux de montrer qu’ils sont capables de se servir d’internet et qu’ils peuvent encore être à la hauteur dans notre monde moderne.
4 . DES RAPPORTS COMPLEXES ENTRE APPRENTISSAGES ET L’INFORMATIQUE ET LIENS FAMILIAUX
À travers le discours de nos enquêtés, nous avons remarqué qu’il existe de véritables enjeux autour des relations familiales vis-à-vis de l’apprentissage de l’informatique. D’abord, nous avons constaté que parmi nos enquêtés, Internet est très peu utilisé pour maintenir les liens familiaux avec les enfants et les petits-enfants.
La sociabilité familiale est souvent maintenue par des relations en face à face, ce qui est notamment le cas de notre première enquêtée qui vit à quelques pas de chez son fils. Ce constat fait particulièrement écho au travail de Vincent Caradec et Laurence Le Douarin qui ont établi une typologie des différentes relations possibles à travers les TIC entre les grands-parents et les petits-enfants. Dans un premier cas, les TIC n’ont pas de rôle ou seulement un rôle secondaire dans la relation. Dans un deuxième cas, ils sont utilisés dans le cadre d’une sociabilité intense qui est aussi maintenue en face à face. Troisièmement, les TIC peuvent s’inscrire dans une logique de compensation, c’est-à-dire, dans le cas où la relation de face à face est impossible à cause d’un éloignement géographique souvent. Et enfin, les TIC peuvent également être utilisés pour mettre une distance dans cette relation (Caradec, Le Douarin, 2009). En ce qui concerne nos enquêtés, nous pouvons remarquer qu’ils appartiennent davantage à la première catégorie. Ainsi, l’ordinateur est peu utilisé pour maintenir une sociabilité avec la famille mais est davantage mobilisé comme un moyen de stockage de la mémoire familiale. Pour notre première enquêtée, cela va se jouer notamment autour du stockage de photos : « Je demandais souvent à mon mari si elle abordait le problème photo, et il me disait toujours non. Alors moi, c’est ça qui m’intéressait. En fait, c’était ça. ».
Néanmoins, l’usage de l’ordinateur et de la webcam ne serait pas rejeté dans le cas d’un éventuel éloignement géographique, et ceci dans le but de maintenir une sociabilité suivant une logique de compensation (Caradec, Le Douarin, 2009) : « Avoir un truc, une caméra là, la webcam, ah oui, oui. Si nos enfants étaient loin, pour voir nos petits-fils grandir, tout ça. Ah oui, j’admets que je connais beaucoup de gens, parce que leurs enfants ou leurs petits-enfants sont loin, ils ont pris une webcam.»
Le deuxième véritable enjeu de ce rapport entre sociabilité familiale et apprentissage de l’informatique se trouve au niveau d’un éventuel rôle de médiation de la famille. Vincent Caradec a montré que la médiation jouée par les enfants adultes entre l’ordinateur et leurs parents a un rôle essentiel dans l’apprentissage de l’informatique. Cette médiation peut prendre deux formes : l’assistance à l’usage ou l’équipement (Caradec, 2001). Or, parmi nos enquêtés, nous avons pu remarquer que ce rôle de médiation des enfants adultes n’apparait que peu, voire pas du tout. En effet, les personnes âgées ont tendance à avoir le sentiment d’être un poids pour la famille qui n’a pas le temps de jouer ce rôle : « Mes enfants ils sont pressés, ils n’ont pas le temps, ils vont trop vite, alors je demande pas, ils viennent manger, mais ils s’en vont dès que le repas est fini »
La famille est également perçue comme trop peu patiente lorsque celle-ci va tenter de jouer ce rôle de médiation et d’assistance à l’usage : « Quand je leur demande de me montrer quelque chose, ils font tac tac, ils vont trop vite, j’ai pas le temps de noter, et quand je leur redemande, ben on commence à se disputer, alors ça vaut pas le coup »
Les cours d’informatique sont alors pour ces personnes le moyen d’apprendre la compétence dans un cadre qu’il ne trouve pas dans leur famille. Prendre des cours leur permet alors d’acquérir cette compétence tout en cachant ses difficultés à la famille. Les personnes âgées trouvent donc dans ces cours ce qui leur manque dans le cadre familial. Etant face à un professeur, le manque de compétence n’est plus une honte et il est donc possible d’apprendre à son rythme sans affronter les regards des membres de la famille. Les enquêtés insistent d’autant plus sur le fait que le professeur sait faire preuve de patience, contrairement à leurs enfants :
« C’est ma cinquième séance ici, j’ai plus appris qu’en 2 ans avec ma famille. »
« Une fois qu’ils rentrent chez eux, bah ils ont à faire et puis de toute façon les jeunes d’une quarantaine d’années n’ont pas la patience de la personne qui nous a appris. »
Il semblerait que ces cours sont donc davantage fréquentés par des personnes manquant de cette médiation et n’étant pas caractérisés par une sociabilité familiale passant par les technologies comme décrite dans la typologie de Vincent Caradec et de Laurence Le Douarin (2009). Les personnes suivant des cours d’informatique s’ancrent donc dans des relations familiales complexes vis-à-vis de l’apprentissage de la compétence informatique.
III – CONCLUSION
Au cours de cette recherche, nous avons eu l’occasion d’analyser les enjeux que représente l’apprentissage de la compétence informatique dans un monde où ne pas maîtriser l’ordinateur marginalise de plus en plus. Nous avons donc constaté que, encore aujourd’hui, l’informatique effraie les plus âgés, mais c’est un mal nécessaire pour ne pas ressentir le poids de la stigmatisation. Ainsi, apprendre à utiliser l’informatique représente un véritable challenge pour les personnes âgées, dont la volonté est de ne pas se laisser dominer par un nouveau monde qui leur est étranger et plus simplement, de garder de l’emprise sur les choses, de rester à la page. Néanmoins, les personnes âgées ne désirent pas maitriser la compétence informatique, mais plutôt s’y familiariser. Pour la plupart, leurs usages de l’informatique restent basiques : majoritairement des recherches et des mails. Ces usages restent toutefois limités par leur compétence. Dans cette optique, certains font donc le choix de suivre des cours d’informatique. Ces cours permettent à ces personnes de progresser à leur rythme dans un cadre nouveau et adapté à leur niveau, contrairement à l’apprentissage dans le cadre familial qui, dû au manque de patience de ses membres, cristallise ce sentiment d’être un poids, d’être en retard. Le choix de cours collectifs est donc particulièrement révélateur des relations familiales, et notamment avec les enfants adultes. Ceux-ci ne prennent en effet pas toujours le rôle de médiateur entre leurs parents et l’ordinateur, et les personnes âgées préfèrent leur cacher leur manque de compétence et ainsi choisir un espace neutre, en dehors du cercle familial, pour combler leurs lacunes.
Au cours de l’enquête, nous avons été confrontées à plusieurs difficultés. D’abord, le temps relativement court qui nous a été attribué ne nous a malheureusement pas permis de développer notre analyse jusqu’au bout. En effet, en réalisant quelques entretiens supplémentaires, nous aurions pu pousser cette réflexion plus loin et obtenir davantage d’éléments. Ainsi, même si nous avons pu observer que ces cours sont des moyens efficaces pour apprendre la compétence informatique, nous aurions pu obtenir de nouveaux éléments et réfléchir aux conséquences de ces cours : suffisent-ils vraiment pour établir une nouvelle relation avec la famille vis-à-vis de l’ordinateur ? Une deuxième difficulté s’est présentée aux niveaux des conditions d’enquête. Nous avons pu observer que lors de notre premier entretien, réalisé au domicile de nos enquêtés, les discours n’étaient pas aussi libérés que lors des observations et discussions réalisées dans la salle de cours. Il n’est pas impossible que notre présence dans le domicile des enquêtés a pu paraitre intrusive et a inhibé leur discours.
Toutefois, nous avons également eu de bonnes surprises lors de l’enquête. Par exemple, nous avons pu constater que beaucoup de nos enquêtés n’ont pas été gênés de partager avec nous leurs difficultés et leurs sentiments. Nous avons notamment été surprises par la relation de confiance qui s’est installée lors des observations, puisque les enquêtés n’ont pas hésité à nous solliciter et à partager des éléments relativement privés de leurs vies.
IV – ANNEXES
Bibliographie
Hélène Bourdeloie et Nathalie Boucher-Petrovic, « Usages différenciés des TIC chez les seniors au prisme de l’âge, du genre et de la classe sociale », tic&société [En ligne], Vol. 8, N° 1-2 | 1er semestre 2014 et 2ème semestre 2014
Vincent Caradec, Laurence Le Douarin, « Les grands-parents, leurs petits-enfants et les «nouvelles » technologies de communication», Dialogue 4/ 2009 (n° 186), p. 25-35
Vincent Caradec. « Vieillissement et usage des technologies. Une perspective identitaire et relationnelle », Réseaux, 1999, volume 17 n°96. pp. 45-95.
Vincent Caradec, « ‘’Personnes âgées’’ et ‘’objets technologiques’’ : une perspective en termes de logiques d’usage », Revue française de sociologie, 2001, vol. XLI-1, p. 117-148
Vincent Caradec, Sociologie de la vieillesse et du vieillissement, Armand Colin, coll. « 128 », 2008
Cecilia de la Garza, Jean-Claude Sperandio et Maryline Specht, « L’utilisation réelle des objets techniques du quotidien par les personnes âgées », Réseaux, 05/1999 (n°96), pp. 97-120
Erving Goffman, Les Rites d’interaction, 1974, Collection « Le sens commun »
Laurence Le Douarin, 2012, « TIC : grands-parents et leurs petits-enfants : vers un conflit des générations technologiques ? », dans A. Chamahian et C. Lefrançois (dir.), Vivre les âges de la vie, Paris, L’Harmattan, pp. 253-276.
Christine Michel, Marc-Eric Bobillier-Chaumont, Véronique Cohen Montrandeau, Franck Tarpin-Bernard, « Les personnes âgées en EHPAD. Les TIC sont-elles un mode de reliance sociale ? » (s. d.). In Actes du congrès international EUTIC 2006 « Enjeux et usages des TIC : Reliance sociale et insertion professionnelle », Bruxelles, 13-15 septembre 2006
Dominique Thierry, L’entrée dans la retraite: nouveau départ ou mort sociale?, Ed. Liaison, coll. Liaisons Sociales, 2006, 140p.
Guide d’entretien
- Guide d’entretien destinés aux entretiens de personnes ayant participé au cours et support pour l’observation
« Qui êtes-vous? »
Nom, Prénom, Age, Date de la retraite
Quelle est votre situation matrimoniale ?
Avec qui vivez-vous ?
Avez-vous des enfants ? Combien ? Quel âge ont-ils ?
Ont-ils eux-mêmes des enfants ? (rapport à l’outil informatique)
Quelle est la situation géographique de vos enfants ?
A quelle fréquence les voyez-vous ?
Vous aident-ils avec l’ordinateur ?
Utilisation et équipement informatique
Quelle était votre profession ?
Aviez-vous un usage de l’ordinateur dans votre activité professionnelle ?
Si oui, cela vous a-t-il aidé/perturbé dans votre apprentissage actuel ?
Etes vous équipés d’un (des) ordinateur(s) à la maison? Depuis quand ?
Utiliser l’ordinateur/internet, est-ce un plaisir ou une nécessité ?
Possédez-vous une connexion internet?
Quels usages aviez-vous de l’ordinateur avant le cours informatique ?
Quelles sont vos principales difficultés ?
Est-ce que aujourd’hui, vous avez progressé ? Grâce au cours ?
Pourquoi n’avoir pas demandé à votre famille ?
Le cours dispensé par l’association
Vous a-t-on déjà enseigné des éléments en dehors du cadre des cours ? (par la famille, des amis ou autres)
Depuis quand suivez vous le cours d’informatique ?
A quelle fréquence vous y rendez-vous ?
Y allez-vous seul, avec un proche ?
La méthode du cours vous convient-elle ?
Qu’est ce que cela vous apporte ?
Comment percevez-vous votre niveau par rapport aux autres personnes suivant le cours?
Quelles sont vos principales difficultés ?
Qu’attendez-vous du cours d’informatique ?
Pensez-vous que la maitrise de l’informatique est indispensable ?
Quelle différence dans les usages depuis le commencement des cours ?
Qu’espérez-vous faire d’Internet ou de l’ordinateur grâce à vos nouvelles compétences ?
- Guide d’entretien destiné à l’animatrice du cours d’informatique de « La Joie de Vivre »
« Qui êtes-vous? »
Nom, Prénom, Age, Date de la retraite
Quelle est votre ancienne profession ?
Avez-vous des enfants ? Combien ? Quel âge ont-ils ?
Ont-ils eux-mêmes des enfants ? (rapport à l’outil informatique)
Quelle est la situation géographique de vos enfants ?
Communiquez-vous avec eux par internet ?
Utilisation et équipement informatique
Quelle était la place de l’informatique dans votre profession ?
Êtes-vous équipés d’un (des) ordinateur(s) à la maison? Depuis quand ?
Utiliser l’ordinateur/internet, est-ce un plaisir ou une nécessité ?
Possédez-vous une connexion internet?
Quels sont vos usages les plus fréquents de l’ordinateur ?
Le cours dispensé par l’association
Pourquoi avoir mis en place un cours d’informatique ?
Depuis quand en êtes-vous l’animatrice ?
Quelle est la fréquentation de votre cours ? (occasionnellement, régulièrement ?)
Tout le monde a-t-il le même niveau ? Est-ce difficile à gérer ?
Qu’est ce qui est important pour pouvoir transmettre des compétences informatiques ?
Comment s’organise une séance ?
Quelles sont les principales difficultés ? Pour vous ? Pour les participants ?
Qu’attendez-vous du cours d’informatique ? Pour vous ? Pour les participants ?
Percevez-vous une amélioration, des progrès depuis le début des cours ?