Nicolas Bouillon et Megane Lavendy
Introduction générale
La violence est aujourd’hui standardisée, autant dans la vie quotidienne comme à l’école ou dans la rue que sur les réseaux sociaux (exemple du happy slapping: se prendre en vidéo en train d’agresser quelqu’un verbalement ou physiquement pour « rire »). Nous avons décidé de nous intéresser plus particulièrement au harcèlement. Ce dernier peut prendre diverses formes: il peut s’agir d’un harcèlement psychologique, moral, sexuel, il peut s’implanter dans le milieu familial, au travail, par le biais du numérique, peut se faire de façon individuel ou collectif, pouvant aller jusqu’à des intentions criminelles, pour des raisons religieuses, physiques, pour des discriminations de tous types. Ici nous nous intéresserons, au Cyberbullying, que l’on peut également nommer Cyber-harcèlement ou encore Cyber-intimidation.
Alors que l’interaction physique entre le harceleur et le harcelé est une requête pour qu’il y ait harcèlement, cette condition n’est pas requise pour le cyber-harcèlement. Les nouvelles technologies s’accompagnent toujours d’un aspect immanent d’inséparabilité. Les adolescents ne peuvent se séparer de leur connexion Internet, ni de leur Smartphone en raison d’impératifs sociales (par exemple vis-à-vis des parents). Le cyber-harcèlement est donc en principe toujours réalisable, indépendamment du lieu ou du moment. Les jeunes sont dès lors une cible éventuelle pour les cyber-harceleurs 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, lorsqu’ils sont accessibles par ordinateur ou Smartphone.
Le cyber-harcèlement est représenté par la mauvaise plaisanterie, des commentaires blessants, des publications de photos compromettantes, des menaces, l’atteinte à l’intégrité psychologique ou mentale, ici, formulé sur les plateformes électroniques afin de porter volontairement atteinte à une personne de manière répétée et consciente. Ce phénomène peut avoir lieu dans les forums, les chats, les sms et les réseaux sociaux.
Depuis quelques années, l’amplification du harcèlement sur le réseau Internet s’est abondamment accrue en raison d’une variété de facteur:
- Augmentation du nombre d’informations personnelles émises sur les réseaux;
- Développement commercial de ces technologies, massification de ces outils, tels que l’ordinateur, les téléphones portables, tablettes;
- Mise à contribution de l’anonymat et de la mise à distance.
Méthodologie.
Via le grand nombre de renseignement sur les problèmes d’harcèlement dans le milieu scolaire, nous avons décidé dans un premier temps de nous intéresser au harcèlement à travers les réseaux sociaux (Facebook, Twitter, Instagram, Ask.com, etc), avant de nous rendre compte que dans une majeure partie des cas les deux pouvaient constituer une fusion. De ce fait, nous avons décidé de faire deux grandes parties les concernant, afin de mieux cibler le sujet, et d’en faire ressortir ses enjeux et ses limites.
Afin de se poser les questions nécessaires pour notre sujet et de s’orienter plus facilement, nous nous sommes laissée guider vers quelques hypothèses:
Nous passons que la frontière entre le monde réel et l’imaginaire est assez flou, et que ces limites devraient être mieux encadrées afin d’y obtenir une meilleure sécurité. En effet, nous pensons être des acteurs en représentations dans ce monde dit « virtuel » ce qui permet au harcèlement de s’amplifier sur Internet. De plus, les nouvelles technologies étant mis à disposition chez les enfants de plus en plus tôt, nous pouvons penser que les parents n’ont aucune conscience de ce qui se passe réellement sur les réseaux sociaux, et qu’enfants et parents ne sont pas assez informés face aux cyberhacèlement. Pour finir, nous supposons que les personnes ayant connaissances de ce harcèlement prennent plutôt cela pour des enfantillages passagers, plutôt qu’une réel agression.
Pour se faire, nous ne nous sommes pas intéressé qu’aux victimes, bien qu’elles constituent l’axe majeur de notre sujet, mais également à leur environnement, c’est à dire, sa famille -père, mère, frères, sœurs, amis, institution scolaire-. Parler uniquement aux victimes nous aurais restreint à des discours latents, dans la mesure où la victime n’a pas forcement conscience de ces comportements, tandis qu’avoir un regard extérieur que nous a apporté l’entretien de leur cercle familiale, nous a permis de faire des analyses plus poussées. Nous nous sommes cantonnés à interroger des filles qui ont été harcelées, car dans la majorité des cas, ce sont principalement des filles qui sont victimes de cyber-harcèlement. Leur point commun étant le harcèlement sur Internet et bien que leurs histoires soient sur quelque point différentes, cela nous a permis d’avoir un éventail de détail afin de rendre compte de la multiplicité du harcèlement.
Tableau récapitulatif des entretiens:
Caractéristiques | Famille 1 | Famille 2 |
Nombre | 5 | 4 |
Personnes | Mère / Père / 2 Frères / La victime | Mère / Père / Frère / La victime |
Age | 50 / 48 / 22 et 20 / 15 | 48 / 47 / 17 / 23 |
Environnement | Zone péri-urbaine, propriétaire d’un maison | Zone péri-urbaine, locataire d’un appartement |
Statut familiale | Mère cadre, père employé technicien, à l’époque les deux frères étaient au lycée et elle au collège | Mère ouvrière, père ouvrier, à l’époque son frère était en primaire et elle était au collège |
Epoque de harcèlement | De ses 11 à ses 14 ans, sur des périodes différentes avec des histoires différentes | Il y a 11 ans, sur une année complète, puis légèrement sur la période du lycée. |
Résumé des faits | Son harcèlement a commencé au collège par des camarades de classe qui la trouvaient trop « gamine » « moche ». Puis s’en ai suivis des insultes sur les réseaux sociaux comme Facebook, via le commentaire de photos ou de statut. La situation s’est vite désamorcée grâce à l’intervention assez rapide de ses parents auprès du collège, bien que certains enseignants fussent impliqués dans son harcèlement en alimentant l’exclusion de celle-ci. Après avoir changé d’établissement à cause de cela, de nouvelles histoires ont débutés, notamment via les réseaux sociaux comme Facebook et Ask.com, où elle fut victime d’insulte et de rumeurs sexuelles à son sujet « grosse pure », ou encore « Salope », lui créant ainsi une identité faussée, une e-réputation. | L’humiliation s’est déroulée à plus grande échelle que la victime de la famille 1. Ici, c’est tout le collège qui s’était retourné contre elle à cause d’une réputation qu’un garçon avait lancé à son sujet (elle s’est faite violer par ce dernier, et l’a fait passer pour un acte consentant, la faisant passer pour une fille facile). Elle n’avait pas conscience à cet âge (12ans) de la situation et n’a su se défendre. Cela a duré plusieurs mois, se faisant insulter, agresser physiquement, menacer de mort, humilier à la fois au sein de l’établissement, allant jusqu’au sein de son domicile et sur les réseaux sociaux, à cette époque MSN. Puis une seconde fois lorsqu’elle était au lycée, où des images d’elle photo-monté avec de la pornographie étaient placardées dans toutes l’enceinte scolaire et sur les réseaux sociaux. Mais cela n’a pas continué par la suite. |
Ces entretiens nous ont permis de comprendre comment une telle situation peut avoir lieu, et comment les réseaux sociaux peuvent être des sources de dangerosité et comment le monde virtuel peut avoir de telles conséquences dans le monde réel.
Lors des entretiens, les parents vont droit au but concernant les questions, tandis que les enfants rentrent plus dans les détails. Nous pensons que cela est dû à leur meilleure connaissance de ces technologies et peut être d’une conscience plus accru de ce genre de phénomène ayant été eux-même des adolescents grandissant avec les nouvelles technologies, et certainement spectateurs de cela au sein dès l’école et sur les réseaux sociaux.
Cela amène à se poser quelques questions, notamment De quelle façon l’extension des nouvelles technologies de communication et l’information va-t-il transformé la nature, l’évolution et la gestion de nos pratiques de sociabilité ?
Nous tenterons d’analyser le paradoxe suivant: En quoi le cyber-harcèlement impact-il le monde réel dans la mesure où il s’agit de deux unités a priori différentes ?
Les grandes lignes: une promiscuité qui atteint ses limites.
Il ne se passe plus un jour sans que l’on entende ou lise un article sur les « réseaux sociaux », puisqu’en effet, le networking devient un phénomène de société. Facebook, Twitter, Myspace, LinkedIn, Meetic, peut-on réellement parler d’innovation ?
A/ Les réseaux sociaux.
Un réseau social constitue un ensemble de relations entre un groupe d’individus. Par cette définition nous pouvons penser que rien n’est nouveau, notamment depuis que les individus ont appris à coexister et à vivre en communauté. A eux seuls ils forment une société impliquant des rapports sociaux, des relations entre individus afin de conserver la vie sociale, celle-ci étant essentielle au bon déroulement de la cohésion sociale. Aujourd’hui nous parlons de « carnet d’adresse », ces expressions introduisent l’idée d’un capitale sociale développé par Pierre Bourdieu, selon laquelle, les relations, à la fois héritées et/ou construites sont d’autant de ressources essentiels qu’un individu se doit de mobiliser pour aboutir à ses objectifs.
Aujourd’hui, la nouveauté réside dans l’assemblage des réseaux avec la technologie, permettant l’amplification du phénomène des réseaux afin de le mettre sur le devant du décor. Ce phénomène s’est construit par la puissance que représente Internet et le téléphone mobile interactif, permettant de confirmer que nous sommes dans une société hyper-connectée (le principe étant d’être connecté à nos réseaux en permanence et n’importe où, mise en parallèle du temps et de l’espace).
Dans l’esprit commun de nos sociétés, ce que nous nommons les « réseaux sociaux » se rapporte aux sites web communautaires dédiés aux réseautages (« Créer un réseau de contacts sociaux et professionnels, notamment par le moyen d’internet », Larousse) comme Facebook, Twitter, LinkedIn, Ask.com, Instagram. Ces sites permettent de regrouper un certain nombre d’internautes communiquant entre eux via les plateformes alimentées par la communauté elle-même, notamment par la création de commentaires, de photos, de vidéos, de notes,.. De ce fait, l’utilisateur apprend à naviguer d’un réseau social à l’autre, d’un blog à un forum, de manière fluide et facile. Le « carnet d’adresse » cité précédemment regroupe une liste d’amis sur ces plateformes comme Facebook ou encore une liste de contacts professionnels sur LinkedIn. Cet effet de réseau se créait par le biais de mémorisation à la fois des appels et des connexions qui engendre par automatisme les liens, et plus largement tous les systèmes d’enregistrement et de thésaurisation de ces contacts « éphémères ». Ce phénomène permet aux utilisateurs d’exploiter cette navigation sociale sans frontières palpables au sein de ces réseaux sociaux.
Mark Granovetter introduit la théorie de la « force des liens faibles » (Strangth of weak, 1973), selon lui un réseau se composant à la fois de liens forts et de liens faibles, où les liens se caractérisent par une combinaison de chose: le temps passé ensemble, l’intensité émotionnelle, de l’intimité et de la réciprocité qu’entretiennent les personnes entre elles. Les liens forts se manifestent avec les amis proches, c’est à dire de relations soutenues et fréquentes. Les liens faibles correspondent aux simples connaissances, mais peuvent être dit « forts » s’ils sont diversifiés, leur permettant de pénétrer d’autres réseaux sociaux que ceux constituer grâce aux liens forts. Dans une autre mesure, il existe des liens dit « absents », correspondant à une absence d’interaction. Contrairement à ce que l’on pourrait croire des relations entretenus sur les réseaux sociaux, nos contacts sur la toile ne sont pas de « faux amis ». En effet si nous nous tenons à la définition de Granovetter, ils sont autant des liens forts que faibles, car ils sont diversifiés et entretenus, du fait que nous pouvons les mobiliser de façon relativement facile grâce à Internet.
Les réseaux sociaux virtuels fonctionnent pratiquement de la même manière que les réseaux sociaux réels. Entretenir des relations demande un investissement de temps assez important à la fois en ligne et dans la réalité. Nous pourrions penser que les réseaux virtuels délogeraient les réseaux réels, or ces deux types de réseaux de communication, s’intègrent l’un à l’autre et se complètent, permettant une plus grande ouverture sur la monde.
Néanmoins, il faut savoir être prévoyant et ne pas utiliser aveuglément ces outils de communication nouveaux. L’apparente transparence du réseau et son absence de repères sociaux comme spatiaux, peut parfois conduire à l’ignorance de la personne qui est en interaction avec nous.
B/ une connexion avec le réel.
Ce monde virtuel dite la Toile est un espace en pleine expansion, bouleversant nos façon de vivre, d’acheter, de communiquer, de partager, de se socialiser, pendant que le monde réel englobe ce phénomène. Nous pouvons parler ici de paradoxe, dans la mesure où Internet et plus particulièrement les réseaux sociaux soient du domaine du « digital ». Autrement dit, la communication et les échanges d’informations se faisant uniquement par mots et images, et non par l’émotion et la parole qui eux se produisent dans notre monde que nous qualifions de « réel », comment les interactions « connectés » peuvent-ils affecter notre morale, voire notre physique? Il n’y a pas de fusion des corps, ni d’émotion comme dans la vie réel et pourtant, les deux sont bien connectés. En effet, le monde réel se nourrit aujourd’hui du monde virtuel afin de s’alimenter sur la forces des réseaux sociaux, comprenant la proximité, l’identité communautaire, l’instantanéité, etc. Il s’agit d’y afficher son avatar -une photo de soi- aujourd’hui appelé « selfie », partout sur la toile. Or, dans la vie quotidienne, il semble inconcevable d’envoyer sa photo par boite postale afin d’alimenter le journal du coin. Car qu’on se le dise bien, les réseaux sociaux constitue un journal numérique, où on y exhibe une partie de soi. Les réseaux sociaux donnent donc une proximité que le monde réel cloisonne à travers la sphère privée et publique. Et c’est sous cette forme de promiscuité qui semble être réel que la manipulation de ces outils devient dangereux, à la fois pour soi, mais également pour notre entourage. Le sociologue D. Cardon, met en scène les Différentes visibilités de nos identités numériques. Ce schéma nous montre à quel point Internet nous permet d’être multi-identitaire, impliquant la notion d’anonymat et de dangerosité que ces différentes facettes peuvent provoquer. D. Cardon mets en évidence les 5 formats de visibilité numérique à travers les différentes identités recensées (voire graphique en dessous) :
- La paravent : les participants restent caché derrière un moteur de recherche;
- Le claire-obscur : les participants dévoilent leur intimité à un réseau social de proches;
- Le phare : les participants sont facilement accessibles et rendent leur identité visible;
- Le post-i : les participants rendent leur disponibilité visible; lien avec la géolocalisation;
- La lanterna magica : les participants prennent la forme d’avatars.
C/ De mal en pire.
1/ CYBERBULLYING.
« Un élève est victime de harcèlement lorsqu’il est soumis de façon répétée et à long terme à des comportements agressifs visant à lui porter préjudice, le blesser ou le mettre en difficulté de la part d’un ou plusieurs élèves. Il s’agit d’une situation intentionnellement agressive, induisant une raison d’asservissement psychologique, qui se répète régulièrement. » (Olweus, 1993).
Vol d’identité, diffusion de photos, de vidéos, lynchages filmés, diffamations, voilà les nouvelles formes de violence à la mode, connue virtuellement sur Internet, mais bien en liaison avec le réel. De nombreuses conséquences sont à recenser : décrochage scolaire, isolement, mutisme, insolence, dépression, pouvant parfois amener au suicide. L’anonymat et la mise à distance sur Internet favorise l’absence d’empathie pour les victimes, et contracte l’impuissance ressentie concernant la lutte pour la victime.
Le harcèlement entre pairs a lieu durant toutes les étapes de la scolarité, avec des périodes plus ou moins charnières de la construction de soi ou la question d’intégration sociale, d’affiliation à un groupe devient plus important à travers l’apparence, la soumission à des codes. Il s’agit ici d’un rejet de la différence, de sa stigmatisation :
- Apparence physique: taille, poids, couleur de peau, cheveux ;
- Le handicape;
- Minorité sociale et/ou culturelle.
2/ LE SUICIDE.
Le cyberharcèlement peut parfois poussé les victimes aux tentatives de suicide, ou au suicide. Durkheim parlait à ce moment là d’une typologie des formes de suicide, distinguant le suicide « altruiste », « égoïste » et « atomique ».
- Altruiste: considéré comme une perte de vitesse pour des individus trop intégrés, ne supportant pas de faillir aux règles du groupe ;
- Egoïste ou individualiste: défaut d’intégration, perte de repères, isolement ;
- Anomique: absence de norme mettant en avant un dérèglement des sociétés modernes.
Nous ne saurions dire si le suicide, conséquence de harcèlement, constituerait une cause « égoïste » ou « atomique » ou aucun des deux, et qu’une nouvelle catégorie devrait voir le jour. Comment l’incitation direct, des harceleurs, au suicide (« on m’a dit de me suicider à plusieurs reprises, j’avoue y avoir plusieurs fois pensé, à m’en rendre malade (silence). Je me suis plusieurs fois entailler les bras, les cuisses et le ventre, mais finalement j’ai su remonter la pente, et ne pas écouter leurs incitations ») pourrait-il constituer, dans cette mesure, à une forme de suicide que Durkheim avait préalablement identifié ? Les époques entre ses analyses et notre sujet sont bien différentes, et les nouvelles formes de communication ont certainement perturbées cette typologie bourdieusienne. Nous l’appellerons ainsi suicide « initié », voire suicide « homicide ».
Les médias essaient de faire éclore ces comportements, en rendant public les suicides, afin qu’une prise de conscience ait lieu.
« Une Britannique de 14 ans, retrouvée pendue chez elle début août »;
« Traitée de « pute », de « boloss » : Marion, 13 ans, s’est suicidée »;
« Stains : victime de harcèlement sur les réseaux sociaux, une adolescente de 15 ans se suicide »;
Lorsque l’on recherche sur la Toile les victimes de harcèlement, le bilan est lourd et les conséquences qui s’en suivent, ont de quoi effrayer la société. Au Canada, certainement l’histoire de cette jeune fille est la plus connus de tous, « Amanda Todd, 15 ans, s’est tuée le 12 octobre 2012 après avoir été persécutée trois ans durant dans son établissement scolaire et sur Internet. Elle avait annoncé son suicide par une longue vidéo en noir et blanc qu’elle avait pris soin de diffuser… sur la Toile. » Paradoxe ?
Après avoir donné une définition des termes importants à ce sujet, et étalé les différentes actions que les réseaux sociaux entrainent, nous nous intéresserons ici plus particulièrement au métabolisme des victimes et à celle de leur entourages, que ces incidents ont éraflé.
Cyber-harcèlement
A/ Les prémisses du harcèlement.
Parmi notre entourage, et notamment via la réponse des enquêtés, nous avons pu constater qu’un profil type de harcelé pouvait ressortir, en effet, c’est qu’il y a plus de victimes chez les filles, et autant de harceleurs filles que garçons. Effectivement, les filles sont plus actives sur les réseaux sociaux et c’est entre leur 12 et 14 ans, que les filles testent leur pouvoir de séduction, qu’elles utilisent sur Facebook ou sur tous autres réseaux, en postant des photos afin de se mettre en valeur, elles sont plus exposées aux commentaires, alors que les garçons restent surtout dans des rôles de commentateurs et de voyeurs. De même qu’à cette époque de la vie chez une fille, le corps se transforme et la recherche de sa propre identité se fait ressentir au même moment que la puberté se développe, ainsi que les hormones sexuelles. Aujourd’hui, le changement du corps adolescent, notamment par le passage progressif d’un corps d’enfant à un corps d’adulte, a un impact à la fois individuel et collectif, entrainant une mutation sociale, des changements d’attitudes et l’image qu’il renvoi et de ses relations avec autrui. C’est donc pour cela que l’on peut penser que la fille est plus propice à être « victime » du fait que sa puberté commence bien plus tôt que chez les adolescents garçons.
La raison principale du harcèlement chez les deux jeunes filles fut la sexualité. A un âge où la sexualité est taboue, elle est surtout propice aux désagréments lorsque ces actes sont révélés. Notamment lorsque l’on est une fille et que les premiers rapports ont lieu. La divulgation de ces actes à des amies (comme ce fut le cas ici) entraine la moquerie de ces propres « amies » ce permettant un abus de pouvoir. De plus, ce harcèlement s’exprime toujours en public (ici à la fois à l’école, et sur les réseaux sociaux) afin de renforcer l’impact, c’est à dire l’humiliation de la victime afin de promouvoir le sentiment de puissance que se procure l’agresseur. En effet, sans public, le ou les harceleurs ne présentent aucun intérêt. Nous pouvons parler d’un échec d’une dynamique de groupe.
Les parents ne peuvent exclure à leurs enfants l’accès aux tablettes, téléphones et autres outils sous affirmation qu’ils peuvent être risqués. Néanmoins, ils doivent être prévenus et apprendre parfaitement ces mécanismes pour accompagner leurs enfants dans l’utilisation qu’ils en font afin d’éviter ce genre de débordement. Néanmoins nous pouvons nous demander si, même avec toute la vigilance possible, ces actes ne sauraient être déviés. Le harcèlement comporte des impacts de plusieurs ordres c’est à dire à la fois sur la personne harcelée que sur son environnement, c’est à dire, sur sa vie privée notamment, son cadre familial. Plusieurs phases sont à prendre en compte: dans un premier temps la santé à la fois physique et psychologique des personnes harcelées se détériore (dépression par l’humeur triste, l’accroissement de l’angoisse, du stress, un manque d’intérêt pour le quotidien scolaire, dévalorisation de soi, culpabilité, etc). Hirigoyen parle du harcèlement comme étant un processus particulier où l’individu devient ce qui lui est reproché. Ici c’est le poids des mots qui font acte et qui transforme l’individu, en la détruisant par la suite. Deuxièmement, le harcèlement souille la vie sociale et familiale de la victime l’amenant à vivre dans la peur en adoptant une attitude effrontée vis-à-vis de son entourage proche. Le temps et ses pensées étant tellement préoccupés par sa situation que la vie de famille en paie les conséquences.
B/ Une dé-socialisation de plusieurs phases.
Nous avons alors tendance à penser que le harcèlement connait plusieurs phases, notamment du point de vue des victimes. Lors de nos entretiens nous avons pu constater qu’il y a tout un processus de résilience (cf. Cyrulink) se mettait en place afin de passer différente phase. Nous avons alors décidé de lier le cycle du deuil (cf. E. Kubler-Ross) au cycle de personne harcelée en reconstruction. C’est un modèle typiquement théorique qui mériterait certainement d’être modifier. Mais à travers nos différents entretiens, nous avons pensé que cette théorie pouvait s’appliquer aux différentes étapes vécues par les harcelés. A travers l’entretien de son entourage notamment, car en tant que victime nous ne sommes pas sures qu’elles puissent avoir le recul nécessaire pour avoir pleinement conscience de leur statut et des différentes épreuves auxquelles elles ont pu faire face. Nous rappelons les différentes étapes du cycle de deuil afin d’en faire un parallèle avec nos entretiens:
- Le déni: La première phase est celle du rejet, et nous pensons d’ailleurs que c’est à cause de cela que le mutisme est si important. Les victimes pensent que cela ne va pas durer, et qu’ils peuvent régler cela seules (« nous avons été au courant de ces agression presque huit mois après le commencement. On lui a demandé pourquoi elle ne nous en avait pas parlé plus tôt pour que l’on puisse régler ça tous ensemble et qu’elle ne soit pas seule face à cette épreuve. Elle nous a simplement répondu qu’elle ne voulait pas nous inquiéter »).
- La colère: elle peut être dirigée vers autrui ou vers soi-même et peut aussi prendre des formes très variées. En effet, la colère est d’abord attribué à soi, et est parfois affligée par la scarification que s’afflige les victimes. Dans un deuxième temps, les harcelés changent de comportement notamment à l’école mais également au sein de la cellule familiale. A l’école il s’agit d’un décrochage scolaire, les notes baissent considérablement, l’école buissonnière fait son apparition, l’insolence vis à vis des professeurs. Au sein de la famille, isolement, la discussion n’a plus lieu d’être, ce sont des prises de becs perpétuels. Il s’agit ici d’une colère qui ne peut être exprimée, implicitement provoquée par le déni qui amène au mutisme (« au départ c’était une élève dans la moyenne sans réel soucis, puis à partir de la 5e, là où les ennuis ont commencé, toutes ses notes étaient en dessous de la moyenne et ça a duré durant plusieurs années. Je pense qu’elle avait perdu le fils et que ça a eu des conséquences sur ses années passées, puisqu’elle a redoublé deux fois.» « à la maison c’était un discours de sourd, puis quand on a découvert qu’elle se faisait du mal physiquement, là on a commencé à réellement s’inquiéter, et les engueulades allaient de plus belles. Dans les deux camps on était dans l’incompréhension je pense »).
- La négociation: malgré le fait que ces harcèlements ont lieu sur les réseaux sociaux, il y a toujours une part de négociation pour y rester. C’est comme cela que j’interprète l’étape de la négociation, quand bien même je pense que c’est une étape que nous pouvons sauter pour visualiser le processus.
- La dépression: cette phase indique que la personne a commencé à accepter la réalité. Il est normal à ce stade de ressentir de la tristesse, des regrets, de la peur, de l’incertitude, etc. En effet, une grande partie des victimes se retrouve à un moment de leur cycle en dépression, qui se caractérise par la fatigue, l’insolence, le mutisme, l’isolement.
- L’acceptation: la personne arrive à prendre du recul, à relativiser, objectiver, à accepter ses émotions sans être submergé. C’est une phase importante dans la vie d’une personne, d’accepter et se rendre compte qu’en effet, on est victime de harcèlement. Nous pensons que c’est à partir de cette phase, que les langues se délient, et que les victimes acceptent d’en parler autour d’elles, de se confier. nous pensons que cette étape d’« acceptation» est décisive dans la survie de la personne. Il y a un basculement entre deux actions: après la dépression deux possibilités selon les victimes, celle de l’acceptation ou celle du suicide.
Les conséquences de tels actes entrainent chez les victimes des risques qu’il faut prendre en compte.
L’isolement relationnel est la clé d’une dynamique, privant les personnes de tous contacts émotionnels, développant l’idée de honte, de culpabilité et de perte d’estime de soi. S’ajoute à cela l’indisponibilité d’apprentissage, supprimant toutes compétences sociales et relationnelles nécessaire au bon développement de l’être humain. Ces failles n’ont que pour conséquence de créer le sentiment d’abandon, fragilisant le processus de socialisation voire de supprimer toute intégration sociale. Sur du plus long terme, la culpabilité apparait lorsque les agressions ne sont pas connus tôt. La victime a tendance à se dire qu’elle est responsable de tout ce qui lui arrive, pouvant entrainer une phobie sociale, où encore plus, la poussant au suicide.
Sur Internet, l’agresseur à moins de pitiés pour sa victime, notamment par le fait qu’une distance soit imposée entre le harceleur et sa victime, ne voyant pas les effets directs qu’apporte son harcèlement, l’empathie pour elle est moindre, nous pouvons alors parler d’effet pervers. Le harceleur est déconnecté de ses actes. Néanmoins, le virtuel et la réalité se trouve aujourd’hui être en continuité, un prolongement de nos habitus. Pouvons-nous alors réellement parler de harcèlement inconscient, tant les deux fusionnent ?
C/ Couplé au harcèlement scolaire.
Lors de nos entretiens, nous avons pu constater que nous ne pouvions nous concentrer uniquement sur le harcèlement via Internet. En effet, le harcèlement spontané via Internet, notamment chez les adolescents se fait très rare bien qu’il existe tout de même, comme par exemple le cas de la jeune canadienne Amanda Todd, qui s’est donné la mort en 2012 suite au harcèlement qu’elle subissait, via les réseaux sociaux, d’un homme de 32 ans qui était un véritable inconnu.
D’après les résultats du ministère de l’Education nationale, 1,2 millions de jeunes enfants/adolescents sont victimes de harcèlement à l’école, ce qui représente 10% des élèves français.
Différents problèmes sont liés à ce harcèlement:
- Mutisme : 21,7% d’entre eux gardent le silence.
- Sujet tabou : ce sujet fut longtemps passé sous silence en France et ne fut pas l’objet d’une véritable préoccupation socié
- Repli sur soi : 61% des élèves harcelés confient avoir des idées suicidaires et 25% abandonnent l’école à cause de ce harcèlement.
Dorénavant les réseaux sociaux jouent un rôle important dans ce cataclysme social, et auraient même tendance à l’amplifier. Le cyber harcèlement né des nouvelles technologies fait de plus en plus parler de lui. Les outils virtuels facilitent la prise en contact avec les victimes, ne leur laissant aucun répit puisque les humiliations circulent 24h/24. Le support de cette violence, c’est à dire Internet, amplifie cette violence dans la mesure où l’anonymat qu’offre la toile, réduit tout allocentrisme et renforce le sentiment d’immunité, comme si le « harceler » était déconnecté de ses actes.
Les camarades de classes peuvent se transformer en bourreaux et faire des nouvelles technologies des outils de persécution plus qu’efficaces. L’importance du numérique dans la vie des jeunes adolescents laisse à penser que le nombre de victime continue d’augmenter, puisque le téléphone où l’Internet constitue un prolongement du corps.
La Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) a réalisé en 2012 une étude sur les usages des réseaux sociaux, et la moitié des 8-17 ans disposent d’un compte Facebook, dont les collégiens sont friands. En effet, c’est dès l’âge du collège que le cyber-harcèlement commence. « Les 13-14 ans sont les plus exposés. Ils accèdent subitement à ces nouvelles technologies et ne savent pas toujours les utiliser à bon escient », analyse J.Atlan, directrice de e-Enfance. Cette association spécialisée dans la protection des enfants sur Internet reçoit sur sa ligne d’urgence Net écoute plus de 100 appels par jour, concernant les affaires de cyber-harcèlement. Nous pourrions penser que l’anonymat qu’offre la Toile remplacerait les brimades des bancs d’école, mais ce n’est pas le cas. En effet, C. Blaya, qui dirige l’Observatoire de la violence scolaire, les jeunes victimes de la Toile, sont également des souffre-douleur au sein de l’école (« Nous avons rencontré deux graves difficultés avec notre fille âgée de 15 ans aujourd’hui, mais à l’époque elle en avait 11. La première fois il s’agissait d’insultes et de dénigrement humiliant via Facebook notamment via les conversations. Les personnes étant identifiées nous avons contacté les parents et l’établissement scolaire et avons résolu sous huit jours la difficulté. Cela provenait de problèmes à l’école. »).
Depuis quelque temps, le phénomène connait une autre tournure avec la happy slapping (diffusion sur les réseaux sociaux d’une agression filmé avec un téléphone mobile), l’objectif étant d’humilier une seconde fois les victimes. En 2007, le ministère de l’Education nationale annonçait un cas de happy slapping par semaine. Mais jusqu’où iront ces brimades ?
Conclusion générale
Virtuel et réel, à priori sont deux antipodes, or à travers cette analyse, nous avons essayé de montrer que bien au contraire, ces deux étaient souvent complémentaires de l’un et de l’autre. En effet, depuis l’apparition des nouvelles technologies et notamment à partir de l’expansion des réseaux sociaux, monde réel et monde virtuel ont pour effet de ne former plus qu’un, l’un étant le prolongement de l’autre.
A travers cette analyse nous avons présenté les différentes étapes et les différents processus que le harcèlement et le cyber-harcèlement pouvaient produire. Ayant décidé de se cibler sur les filles, il faut également savoir que les garçons sont aussi des victimes de ces réseaux sociaux. En 2012, quatre suicides ont été imputés à des harcèlements liés au réseau social Ask.com, qui connait une pleine expansion auprès des jeunes adolescents et même chez les adultes. En France notamment, de jeune adulte, de 17 et 18 ans mettaient fin à leurs jours, étant la cible d’un chantage sur Internet après s’être dénudés devant leur webcam pensant s’adresser à des filles alors qu’il s’agissait de prédateurs basés en Côte d’Ivoire.
Nous pouvons alors nous poser des questions évidentes, notamment sur la protection de la vie privée. Peut-on encore être anonyme lorsqu’il s’agit du Web 2.0 ? Comment se protéger de ce que d’autres véhiculent à notre propos sur la Toile ?
Bien que ces nouvelles technologies de l’information et de la communication soit des innovations extraordinaires permettant une ouverture sur un futur encore peu palpable et dont nous ne pouvons pas connaitre ces méfaits dans leur totalité, comment pouvons-nous nous adapter ? En parlant de la protection de la vie privée, notamment sur un plan légal, ou encore sur un plan politique afin d’éviter les abus d’usage en limitant la fracture numérique. Bénéficier d’une éducation aux médias et technologies de la communication pourrait-il permettre d’appréhender ces vices ? Pas si sûr, en effet quel que soit le sujet où la prévention est nécessaire, les sujets ne semble pas s’y attarder, puisqu’en effet « ça n’arrive qu’aux autres ». Il est aujourd’hui nécessaire de distinguer les deux types de personnes impliquées, de leur volonté ou non, dans ces affaires d’harcèlement: les enfants -comprenant les jeunes voire les jeunes adultes- et les adultes. Bien que des initiatives soient mises en place, elle semble être limitées, puisque ce n’est que depuis 2011 que le gouvernement français s’attarde sur ce phénomène encore peu connu du grand public, tandis que l’évolution des technologies, elle, ne cesse de s’accroître.
Le premier problème est le manque d’information concernant ces nouvelles formes d’agressions, et surtout le mutisme des enfants face à cela. Les nouvelles générations possédant de meilleures connaissances sur les outils de communication que leurs parents, il est plus difficile de pouvoir appréhender et contrôler sur ce qui s’y passe. Il y a donc une réelle difficulté de protéger les victimes et par la suite de pénaliser les différents coupables, de connaitre leur degrés d’implication, d’autant plus que la lisibilité concernant ce type de harcèlement est minimum.
Annexes
Bibliographie et fiche de lecture.
Jean-Pierre Bellon et Bertrand Gardette, Fabert, Harcèlement et brimades entre élèves, la face cachée de la violence scolaire, Éditions Fabert, 2010, 202 pages.
• Dans ce livre il est question de traité des moqueries, des surnoms déplaisants, des insultes, des menaces, des manœuvres d’isolement, des rumeurs… de toutes les petites actions malveillantes qui peuvent par leur répétition rendre la vie quotidienne de certains élèves insupportable. Cette forme de violence scolaire, que l’on désigne dans les pays anglo-saxons par le terme de school-bullying, reste encore assez méconnue en France. Ils ont réalisés une enquête auprès de 3 000 collégiens et 10% des élèves ont reconnu avoir été régulièrement des victimes. Ils vont montrer comme ce phénomène est vécu à travers différents acteurs entourant la victime et vont élaborer des stratégies de préventions afin d’éradiquer cette face de la violence scolaire.
Nicole Catheline, Harcèlements à l’école, Albin Michel, 2008, 224 pages.
• Encore peu étudier en France, le schoolbullying touche pourtant des milliers d’enfants (environs 15%), faisant face à des conduites agressives intentionnelles envers d’autre se répétant régulièrement engendrant une relation de dominant/dominé. Ces formes sont difficile à identifier et a nommé, pourtant elles sont multiples et tendent à se proliférer. Dans cet ouvrage elle met en scène les adultes afin de les mettre face à leur responsabilité. Elle laisse place à la parole des victimes en essayant de comprendre comment les agresseurs peuvent en arriver là.
Michel Walrave, Cyberharcèlement : risque du virtuel, impact dans le réel (e-book):
http://www.academia.edu/1180624/Cyberharc%C3%A8lement_risque_du_virtuel_impact_dans_le_r%C3%A9el_livre_accessible_en_ligne_
• Le harcèlement dit traditionnel connait des changements, notamment électronique (cyberharcèlement), dont une grande partie des adolescents est confrontée. Ce livre contient diverses formes d’enquêtes scientifiques d’un niveau international. L’accent fut mis sur la prévention de ce problème afin d’y remédier. Ces informations forment la base d’un avis rédigé en collaboration avec diverses organisations et qui a été approuvé par les membres de l’Observatoire des Droits de l’Internet.
Nathalie Dasnoy, Prévention et lutte contre le cyber harcèlement: un nouveau défi pour l’école:http://www.segec.be/Documents/Lgs/Prevention_et_lutte_contre_le_cyberharcelement.pdf
• Les nouvelles technologies offrent de nombreuses ressources mais connaissent également un revers de la médaille comme le montre les réseaux sociaux. Sous la couverture de « liberté d’expression » se cache une cybercriminalité entrainant un lien avec le harcèlement traditionnel. La plupart des jeunes naviguent sans disposer de « privacy settings » c’est à dire un système de protection des données privées. Il est alors nécessaire d’informer et de sensibiliser les internautes. Cet article regroupe des informations sur le cyber-harcèlement et de la prévention qu’il faut en faire.
http://www.lavenir.net/cnt/251091
• « Le chiffre est impressionnant : 34 % des jeunes sont victimes de cyber harcèlement. En cause : l’étalage de leur vie privée… » Divers données chiffrés afin de rendre compte de ce phénomène.
http://www.internet-observatory.be/internet_observatory/home_fr.htm
• Rapport de l’évolution et des différents types de marketing en ligne, ainsi que des différentes études qui ont été réalisées sur les enfants, adolescents et la publicité (en ligne).
http://www.iprotego.com/blog/2014/11/25/reputation-passe-sensibilisation/
• Les adolescents sont des plus en plus à interagir sur Internet et notamment les réseaux sociaux, au-delà de rester en contact avec leurs connaissances, ils divulguent des informations personnelles sur diverses plateformes. Cet article met en garde contre la e-réputation qui pourrait impacter l’identité numérique et entrainer des e-rumeurs pouvant se calquer à la vie réelle. Il est alors question de prévention et de bonnes pratiques à avoir sur la toile.
Grille d’entretien.
A différencier selon l’enquêté.
Les questions entre parenthèses peuvent être des questions de relance si elles ne sont pas abordées par l’enquêté.
I. PRESENTATION GENERALE.
Pouvez-vous vous présenter en quelques mots? (Nom, Age, Travail ou étude,…) (Combien de personnes vivent avec vous ? Quel âge ont-ils ? Qui sont-ils pour vous? Est ce qu’ils travaillent tous ? Ou est-ce que certains sont encore à l’école ? Si oui quel est leur niveau d’étude ? Rencontrent-ils des difficultés ?)
II. INTERNET ET LES RESEAUX SOCIAUX.
Disposez-vous d’un ordinateur ? Tablette ? Téléphone ? (Si oui, avez-vous internet sur ces technologies ? Expliquez également comment vous avez obtenu ces différents outils).
Toute votre famille à son propre ordinateur ou c’est un ordinateur que tout le monde peut utiliser et fixer dans une seule pièce ? (Depuis combien de temps avez-vous ces outils ? Il en est de même pour le reste de votre famille ?)
A quel âge avez-vous laissé vos enfants utiliser l’ordinateur ? (Quels furent les premiers usages qu’ils en ont fait ?)
Avez-vous rencontré des difficultés à utiliser ces outils ? Pourquoi ? Selon vous quels sont les avantages/inconvénients ?
Passez-vous beaucoup de temps sur Internet ou les réseaux sociaux ? (A quelle fréquence par jour ? Quels sont les réseaux sociaux que vous utilisez le plus ?)
Avez-vous eu des problèmes liés à ces réseaux sociaux ? Et les autres membres de votre famille? (Si oui, sur quel réseau social cela s’est-il passé ? Comment avez-vous eu connaissance de ces problèmes et au bout de combien de temps ? décrivez les)
Si oui, selon vous, pourquoi il y a eu ces problèmes ? (votre fille vous en a-t-elle parlé tout de suite ? Si non, pourquoi ? Au bout de combien de temps ? Combien de temps cela a duré ? Le problème est-il résolu aujourd’hui ? Si oui comment l’avez-vous réglé ?)
Quel était votre vision des réseaux sociaux avant cela ? Et aujourd’hui ? (Votre regard a-t-il changé ? Pensez-vous qu’internet aurait pu engendrer de tels comportements ?)
Pensez-vous que la société aurait pu mieux vous prévenir de ce qui peut se passer sur Internet ?
III. ECOLE.
Est-ce que ces problèmes ont débuté via Internet ou par l’école ? (Comment ont-ils commencé ? Pourquoi ? Vers quel âge ? Selon vous, l’école est-il un endroit sécurisé ?)
Est ce qu’on vous a alerté de ce qui se passait ? Les professeurs étaient-ils au courant ?
Pour vous, et afin qu’aucun autre enfant soit victime de harcèlement, quel serait les dispositions à mettre en place ?